La fin de mon tire-allaitement...

Texte publié sur un groupe de mamans le 4 juin 2021

Aujourd’hui, j’ai le coeur gros.

Avant-hier, j’ai pris la décision d’arrêter mon tire-allaitement. Je suis épuisée et j’ai l’impression de ne pas passer assez de temps avec mon bébé parce que je dois tirer. Je suis tout le temps en train de vérifier l’heure pour être sûr de ne surtout pas dépasser le 3h entre mes tirs.

Hier, j’ai tiré aux 4h et je n’avais aucune douleur aux seins.

Aujourd’hui, j’ai donc tiré aux 5h sans aucune douleur.

Demain, je vais essayer 6h entre mes tirs.

Pour l’instant, ma production est exactement la même que si je tirais aux 3h. Je serais vraiment heureuse qu’elle reste ainsi, je me sentirais capable de continuer si je pouvais tirer aux 5h-6h. Hélas, je sais trop bien que ce ne sera pas le cas.

Mon premier objectif était de donner le colostrum à mon bébé. Je l’ai atteint haut la main. Mon deuxième objectif était 1 mois. C’est fait. Mon troisième objectif est le 3 mois. D’ici 7 jours, j’y serai.

J’ai une réserve de lait au congélateur pour un mois. Je produis pour trois bébés. C’est pour ça que ça me fait aussi mal. J’aurais physiquement été capable de continuer. Mais moi, je n’en peux plus.

Être maman, c’est s’oublier pour son bébé. Mais là, j’ai besoin de me retrouver un peu, de retrouver mon corps.

J’aimerais être heureuse ce soir. D’être fière de moi et de ces trois mois où j’ai passé des heures et des heures à tenir mes deux bouteilles et à regarder le lait couler. Mais ce soir, je suis triste et j’ai peur. J’ai peur qu’il réagisse mal à la formule. J’ai peur que ça lui cause des maux de ventre. Bref, j’ai peur.

J’ose espérer que demain je ne changerai pas d’idée, parce que si je le fais, je vais m’oublier encore un peu plus.